lundi 5 avril 2010

L'homme qui aurait aimé être un beatnick

Avant d'aller voir l'exposition consacrée à Yves Saint Laurent au Petit Palais, j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur le personnage. Lors de sa sortie en librairie, j'ai dévoré Beautiful People : Saint Laurent, Lagerfeld, splendeurs et misères de la mode brillamment écrit par Alicia Drake. Cette lecture m'avait énormément intéressée : j'ai découvert des aspects méconnus (du moins pour moi) de ces deux monstres sacrés de la mode et surtout j'ai plongé dans une époque formidable et enthousiasmante.
Le film réalisé par Jacques de Missolz date de 1994. On y découvre les maisons privées de Saint Laurent à Paris, Deauville et Marrakech : des univers aussi fascinants et inspirants les uns que les autres. On y (re)découvre aussi les pièces phares de ses collections : les color-block des années 90, la saharienne, la combinaison... Le commentaire écrit par Yves Saint Laurent est lu en alternance par ce dernier et par Jeanne Moreau et donne au film une impression de confessions, comme si le couturier faisait son journal intime en même temps que défilent les images. Il nous fait part de son approche de la mode et de son métier. C'est à travers son regard à la fois doux et douloureux que nous plongeons dans son univers créatif.
En complément, le DVD propose une interview du couturier par Claude Berthod pour l'émission Dim Dam Dom en 1968 : Yves Saint Laurent répond à Mademoiselle Chanel. Saint Laurent apparaît d'une grande lucidité sur son travail et son rapport au monde. Beaucoup de regrets (être propulsé si jeune à la tête de la Maison Dior - il a juste 20 ans- fut une épreuve pour lui : il n'a pas eu de jeunesse), beaucoup d'espoirs aussi (créer du prêt-à-porter est pour lui l'avenir de la mode). Un personnage un peu complexe, pas forcément toujours en accord avec lui-même et qui, s'il le pouvait, plaquerait tout volontiers un temps afin de pouvoir "faire des bêtises".

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